Le 3 Janvier 2000, sur une route départementale, étroite, bordée d'une berme étroite et de fossés profonds, je suis victime d'un choc frontal : un véhicule venant en face de moi circulait complètement sur sa gauche. J'étais seule dans la voiture et pourtant j'ai crié "il est fou ! Il a bu ", (mes dernières paroles lancées avant le choc et que je ne peux oublier !). Que faire ! Aller au fossé et brûler ! Ou me mettre en infraction en déviant moi aussi sur ma gauche ! Pas de temps pour réfléchir et boum ! Mon mari qui me suivait dans un autre véhicule a été le témoin direct, très inquiet, et la première personne à venir près de moi et pour cause !
Bilan : deux voitures inutilisables ! un mort, un blessé grave, des souffrances, des remords, etc. ; si je suis en vie c'est parce que je pilotais un "Scénic" récent, mieux doté d'équipements de sécurité, plus élevé que le véhicule qui m'a percuté, qui lui, était ancien.
Quelques heures plus tard un gendarme est venu me rendre visite aux urgences de l'hôpital et m'a dit : "Madame, vous n'êtes pas en tort ! Le monsieur qui est venu face à vous devait mourir ! Il était atteint d'une maladie neurologique grave, des démarches administratives étaient entreprises pour lui retirer son permis de conduire " !
Alors depuis je m'interroge : quand faut-il interdire à une personne atteinte d'une maladie grave, de conduire. Quel sera le "sage" pour oser contraindre un malade : le médecin, la famille, le législateur ? Quand y aura-t-il des contrôles médicaux ?
Les mois, passant, j'ai appris que ce monsieur était la frayeur des gens du village dans lequel il habitait et qu'il avait vécu plusieurs comas diabétiques !
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