Votre famille a été frappée par la violence routière. Souhaitez-vous partager avec nous votre histoire ?
J’ai perdu deux fils dans des accidents de la route à sept années d’intervalle. Stéphane, l’aîné, est décédé en 1991 à l’âge de 20 ans et Thomas avait 17 ans lorsqu’il a été tué en 1998. Tous deux étaient passagers dans des voitures conduites par leurs amis. A la mort de Stéphane, je me suis dit que la fatalité avait frappé. Lorsque mon deuxième fils a été tué, je lui ai juré que je me battrais contre la violence routière.
Vous êtes à présent déléguée de l’Association Victimes et Citoyens en Normandie. Comment est née cette rencontre avec l’association et votre implication au sein de l’AVEC ?
Je me suis plongée dans le milieu associatif après la disparition de Thomas en 1998 et ai rejoint tout récemment l’association Victimes et Citoyens.
Pourriez-vous nous parlez-nous de votre rôle en qualité de déléguée ?
Je suis à l’écoute des personnes qui sont confrontées à l’insécurité routière. Je suis à leur disposition afin de leur apporter mon soutien, trouver les mots pour les aider. Je suis actuellement en contact avec différentes mairies pour ouvrir une permanence une fois par mois dans une ville proche de chez moi. Je travaille également à la mise en place d’opérations de sensibilisation sur le terrain.
Quel est, pour vous, le principal combat à mener dans la lutte contre l’insécurité routière ?
Depuis 1990, une vingtaine de jeunes de mon canton, de 15 à 25 ans, ont été tués dans des accidents de la route alors que nous sommes 2 500 habitants. Il est plus qu’urgent de dire stop à la violence routière ! J’interviens régulièrement dans des collèges et des lycées pour parler des effets de l’alcool et de la drogue au volant ou encore des risques encourus en cas de vitesse excessive. Ces actions sont primordiales.
A travers votre expérience, quels conseils donneriez-vous à tous ceux qui demain seraient confrontés à ce que vous vivez ?
Cela n’arrive pas qu’aux autres. Personne n’est à l’abris. C’est la raison pour laquelle il faut être vigilant. Il est de notre devoir d’éduquer nos enfants à être des hommes et des femmes responsables.
Quel message d’espoir souhaiteriez-vous adresser à toutes les victimes et leur famille ?
Les chiffres sont en baisse mais pas suffisamment. Il ne faut pas baisser les bras pour autant. Au contraire, il faut se mobiliser en force et continuer à se battre en mémoire pour toutes les personnes qui ont perdu la vie et celles qui conservent de lourds handicaps après leur accident. Il faut continuer à sensibiliser toujours plus de personnes autour de nous pour éviter à d’autres de vivre ce que nous vivons.
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