4 heures du matin. On sonne avec insistance à la porte. Trois policiers nous demandent de nous rendre d’urgence à l’hôpital, mon garçon a eu un accident… La porte des urgences s’ouvre violement, le médecin urgentiste hurle : « Mais qu’est-ce que vous faites ici, c’est à la morgue que vous devez aller »… Une façon comme une autre d’apprendre la disparition de son enfant. Comme une somnambule le lendemain, entre les pompes funèbres, la morgue, le tribunal pour la comparaison immédiate des coupables. On apprend que les jeunes coupables étaient ivres, qu’ils roulaient à folle allure sur la voie de gauche et qu’ils ont percuté mon enfant de plein fouet, qu’ils l’ont laissé sans secours sur le bord de la route. Ils sont partis se coucher.
S’en suivent des mois avec différents procès tous aussi décevants et injustes, sans jamais la moindre humanité, la moindre compréhension pour notre chagrin, notre désespoir.
Un peu plus d’un an a passé le chagrin et plus fort de jour en jour, personne ne peut se résoudre à un départ si violent. C’est difficile d’accepter le départ de son enfant, mais il est aussi insupportable de voir la peine des autres, les frères et sœurs, la fiancée, les amis. Nous sommes différents, nous appartenons à un monde à part, celui du chagrin, de la tristesse, du désespoir c’est le contraire de l’espoir, du bonheur, de la chance, c’est le vide, les larmes, l’infiniment douloureux.
Les commentaires récents